Une histoire de ma vie.
Mai 2005, 7H00 la fin d'une belle aventure.
On sonne à la porte et je me dis : "c'est fini" la Brigade Financière. La mère de mes filles ne sachant rien, panique.
La BF rentre, menaçante, ma première parole : " j'ai une fille de 6 mois, je dirai tout"
La BF a joué le jeu.
Je voudrais remercier leurs comportements, 4 personnes respectueuses.
La perquisition se passe très bien, au lieu de tous saccager ils fouillent avec respect sans mettre la maison en désordre. Des seigneurs, d'ailleurs le commissaire me fait penser à quelqu'un ...
il ressemblait à Vladimir Poutine, incroyable la ressemblance.
La BF laisse partir ma fille et sa mère vaquer à leurs quotidiens.
Ils m'embarquent, sans être menotté, je ne suis pas un méchant non plus.
Arrivé au commissariat, questions, réponses, j'avais pris le parti de tout dire. J'ai soif ils m’offrent Coca et Café.
Photo, emprunte des doigts, ADN, je me dis : «je suis ficher maintenant ».
Je croise mon collaborateur, première tristesse de ma part, je suis triste pour lui, je lui transmets mes excuses.
Arrivé en geôles, ambiance pourris, des "jeunes" vocifèrent contre les gardiens.
Pour pallier à cette angoisse dans ma geôle, je fais 50 pompes.
Ils reviennent me chercher pour aller dans mon centre de stockage, prendre l'air me fait du bien.
Retour au commissariat et là blocage, un sentiment de panique me prend, cela correspond au rdv de la mère de mes enfants. Je suis figé, je vais la croiser, je panique.
- Oh non !!!
- que se passe t'il ?
- je vais croiser ma compagne.
Je suis transporté par les 2 autres gorilles, je la croise, je fonds en larme.
Je me retrouve dans ma geôle. 50 pompes.
Ils viennent me chercher, je panique à l'idée de la retrouver, ils l'ont lâchée, la procédure reprend.
Première nuit en geôles
50 pompes...
Dormir avec la lumière...
Les "jeunes" fou furieux invectivent les gardiens.
Les gardiens crient en jouant à la pétanque sur leur ordinateur.
Seul moment d'humanisme une gardienne m'amène un plat :
- Merci Madame
- Je vous en prie... c'est réponse m'a fait beaucoup de bien, cette douce voix je l'ai encore en moi.
C’était des pâtes en conserve en part individuel, infect. Je demande du rab, refus, problème de budget…
50 pompes.
La nuit passe, un docteur et un juge viennent me voir, ils me posent des questions et visiblement se moquent des réponses.
50 pompes.
Le matin réveille, petit déjeuné, une brique de jus d’orange, sans rab, caca sous les yeux d'un gardien … pas facile.
Reprise interrogatoire.
Fin vers 14heures, j'apprends que je dois partir sur Lille ...
Dans l'attente d'un équipage, attente à la prison de Seysses.
Le transfert entre le commissariat et la prison s'est fait avec des policiers en uniforme, je suis tombé sur un jeune con qui faisait le beau, menotte serrée au max... pauvre mec.
Arrivé à la prison de Seysses.
Fouille corporelle... partout.... pas top
Passage devant psychologue, médecin.
Là aussi un personnel pro, courtois, humain. Des Seigneurs.
Ma prison ressemble à un hôtel deux étoiles, coin douche, WC, Canal plus. Couleur jaune
La nourriture est infecte. Et petit bémol, pas d’eau potable, il faut « cantiner » bon…
Je vais la connaissance d’un individu, type Tyson en petit, il est là car on l’accusé d’avoir, à un de ses pote lui devait 200€, attaché sur une palette, fracassé à cout de batte de baseball et mis le feu.
Incroyable le business qui était en train de se mettre en place entre un Hollandais et des jeunes.
J’ai « sympathisé » avec un gars qui faisait du home Jacking, impressionnant.
Ce fut des rencontres de passage, je ne connais pas leurs noms et je serai incapable de les reconnaitre.
Déprime.
Idée noire.
Envie de me foutre en l’air.
Je ne sais d’où, une Bible apparait…
L’équipage est trouvé, départ pour Lille dans un fourgon cellulaire de 1 m2, menotté, 13 H de transport, avec une première pause pipi.
Descente du camion, menotté et tenu en laisse par les gendarmes.
Un groupe d’enfant a eu vent de notre passage, les wc sont pris d’assaut par des adolescents pour voir la bête.
Sur le chemin me ramenant au camion, je croise le regard d’une charmante créature qui me renvoi un beau sourire. Le gendarme me regarde en souriant « dommage ».
M’aurait-elle regardé sans les menottes... ? Non !
Le voyage se passe sans encombre, traité humainement par des gendarmes, correcte, merci Messieurs.
Gros apport de la Bible.
Passage devant le juge, petit séjour dans les geôles de Lille, même ambiance. 50 pompes.
Et puis lorsqu’ils ont fini, ils vous disent au revoir, et vous vous retrouvez seul, la nuit, largué à Lille. Et vous vous démerdé pour rentrer à Toulouse.
Epilogue
Mai 2013 : Passage au tribunal. Stressant.
Le jugement a été rendu en 2013 soit 8 ans après.
- 18 mois de sursis
- 5 ans d’interdiction de gérer
- 50 000 € d’amende
Mais surtout, la renaissance grâce à la Bible.